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Yoga Sûtra ~ Patañjali ¨C Les Aphorismes du Yoga

( V1 - V2 - V3 - V4 - V5 )

Traduit par Wim van den Dungen,
Pascal van Dieren, Evelyne Philippaerts et Dominique Wiche,
Anvers, 1997 - 2008.

(*) marque une claire diff¨¦rence avec la traduction Anglaise

Samâdhi-Pâda (voie de l'union)

d¨¦finitions g¨¦n¨¦rales

1.1. Ici commence un expos¨¦ sur le yoga. 1.2. Le yoga est la restriction des fluctuations de (ou dans) la conscience. 1.3. Dans ce cas, le voyant s'¨¦tablit dans sa forme propre. 1.4. Sinon, il existe conformit¨¦ entre le voyant et ces fluctuations.

les cinq esp¨¨ces de fluctuations

1.5. Les fluctuations sont de cinq sortes, ayant les caract¨¦ristiques d'affliction ou de non-affliction. 1.6. Les fluctuations sont : la cognition valable, l'opinion erron¨¦e, la conceptualisation, le sommeil et la m¨¦moire. 1.7. Une cognition valable est bas¨¦e sur la perception, l'inf¨¦rence et le t¨¦moignage. 1.8. Une opinion erron¨¦e est une connaissance fausse qui n'est pas bas¨¦e sur l'apparence r¨¦elle de son objet. 1.9. La conceptualisation est sans objet et suit uniquement la connaissance des mots. 1.10. Le sommeil est une fluctuation bas¨¦e sur la notion de la non-occurence d'autres contenus de la conscience. 1.11. La m¨¦moire est la non-d¨¦privation de l'objet v¨¦cu.

les instruments du yoga

1.12. La restriction de tout cela vient par la pratique et le d¨¦tachement. 1.13. La pratique est l'effort d'atteindre la stabilit¨¦ dans l'¨¦tat de restriction. 1.14. Ceci devient une assise ferme si cultiv¨¦e proprement pendant longtemps sans interruption. 1.15.* Le d¨¦tachement est la connaissance de la maîtrise de celui qui n'a pas soif d'objets physiques et r¨¦v¨¦l¨¦s. 1.16. La forme sup¨¦rieure implique que l'on n'est pas assoiff¨¦ des plans de la Nature, ce qui r¨¦sulte de la vision du purusa.

les deux types fondamentaux d'union

1.17. L'union-avec-semence ¨¦mergeant de l'¨¦tat de restriction est 'cognitive' et s'oriente vers l'objet. Elle est connect¨¦e avec la cogitation, la r¨¦flection, la joie et le je-suis. 1.18. L'union-sans-semence a un r¨¦sidu de r¨¦acteurs subliminaux et suit l'union d¨¦j¨¤ mentionn¨¦e quand la notion de cessation est pratiqu¨¦e. 1.19. L'union-avec-semence de ceux qui se sont fondus avec la Nature et ceux qui sont sans corps est caus¨¦e par la persistance de la notion du devenir. 1.20. L'union-sans-semence est pr¨¦c¨¦d¨¦e par la foi, l'¨¦nergie, l'attention mentale, l'union-avec-semence et prajñâ.

la condition du progr¨¨s

1.21 L'union est proche pour celui qui la pratique avec une grande ardeur. 1.22 Parce que cette ardeur peut ¨ºtre menue, moyenne ou intense, il y a une diff¨¦rence dans la proximit¨¦ de cette union.

une façon sp¨¦ciale pour atteindre l'union

1.23* Ou l'union est atteinte par l'abandon complet en Isvara, le Seigneur. 1.24* Isvara, supr¨ºme purusa, n'est pas touch¨¦ par les causes de malheur, les actions et leurs effets et le d¨¦pôt dans la m¨¦moire profonde. 1.25. En Lui le germe de l'omniscience n'a jamais ¨¦t¨¦ surpass¨¦. 1.26* Il est aussi le guru des premiers et Il n'est pas conditionn¨¦ par le temps. 1.27 Son nom est om. 1.28* Sa r¨¦citation m¨¨ne ¨¤ la r¨¦alisation de sa signification. 1.29. Ainsi un recueillement habituel se fait et les obstacles disparaissent.

les obstacles sur le chemin du samâdhi

1.30. Maladie, langueur, doute, n¨¦gligence, paresse, dissipation, fausse vision, ne pas atteindre les stades du yoga et instabilit¨¦, sont les distractions de la conscience, ce sont les obstacles mentionn¨¦s. 1.31.* La douleur, la d¨¦pression, des tremblements du corps, une mauvaise inspiration ou expiration sont les symptomes qui vont de pair avec les distractions susmentionn¨¦es. 1.32. Pour les ¨¦carter, pratiquer le yoga sur un seul principe. 1.33. Montrer gentillesse, compassion, contentement et s¨¦r¨¦nit¨¦ -d'une façon joyeuse, triste, m¨¦ritoire ou d¨¦m¨¦ritoire- fait que la conscience est pacifi¨¦e.

les autres façons pour atteindre l'union

1.34. Ou l'union est atteinte par l'inspiration et l'expiration control¨¦e. 1.35.* Ou par l'¨¦mergence d'une activit¨¦ sensorielle aiguë qui stabilise le mental. 1.36 Ou par des activit¨¦s mentales qui sont sans tristesse et illuminantes. 1.37. Ou par une conscience dirig¨¦e vers ceux qui ont vaincu l'attachement. 1.38. Ou quand la conscience repose sur la connaissance qui ¨¦merge du r¨ºve et du sommeil. 1.39. Ou par la contemplation comme voulue. 1.40. Sa maîtrise s'¨¦tend du plus petit aux plus grand.

le 'unum necessarium' de l'union

1.41.* Et quand tout le flux a disparu, la conscience se compare ¨¤ un diamant des plus purs ; entre 'celui qui prend', 'prendre' et 'ce qui est pris', un ¨¦tat de coïncidence avec le si¨¨ge de la conscience surgit, par lequel elle reçoit l'onction.

les sous-types d'unions

1.42. Du moment qu'il y a connaissance conceptuelle bas¨¦e sur des mots, l'¨¦tat porte le nom 'coïncidence mixte avec cogitation'. Il s'agit l¨¤ d'une union du type cognitif. 1.43. Quand la m¨¦moire profonde est purifi¨¦e, comme vid¨¦e de son essence et uniquement l'objet brille, l'¨¦tat est sans cogitations. Il s'agit l¨¤ d'une union du type a-cognitif. 1.44. De ces formes de coïncidences les deux autres types sont expliqu¨¦s. Il s'agit du subtil et ultra-subtil, qui utilisent que des objets subtils. 1.45. Et les objets subtils prennent fin dans le non-diff¨¦renci¨¦. 1.46. Ces formes de coïncidences font vraiment partie de la cat¨¦gorie de l'union-avec-semence.

la presque atteinte de l'union-sans-semence ...

1.47. Quand il y a un rayonnement lucide dans l'ultra-subtil, cet ¨¦tat se nomme 'la clart¨¦ de l'¨ºtre int¨¦rieur'. 1.48. Cet ¨¦tat du prajñâ est source de v¨¦rit¨¦. 1.49. Due ¨¤ sa finalit¨¦ particuli¨¨re, l'ampleur de cette v¨¦rit¨¦ diff¨¨re de la compr¨¦hension acquise de ce que l'on entend et raisonne. 1.50. Le r¨¦acteur subliminal n¨¦ de ceci, enchaîne tous les autres r¨¦acteurs.

comment l'union-sans-semence est r¨¦alis¨¦e ?

1.51. Quand cet r¨¦acteur subliminal est restreint -un r¨¦sultat de la restriction du contenu total de la conscience- une union-sans-semence en d¨¦coule.

Sâdhana-Pâda (voie de r¨¦alisation)

sur la voie : les buts & les moyens

2.1. L'asc¨¨se, l'¨¦tude de soi et l'abandon complet en Isvara constituent le Kriyâ-Yoga. 2.2 Ce yoga a pour but l'union et l'att¨¦nuation des causes de malheur.

les cinq causes de malheur

2.3. L'ignorance, le je-suis, l'attachement, l'aversion et la volont¨¦ de vivre sont les cinq causes de malheur. 2.4. L'ignorance est la terre nourrici¨¨re des autres ; lesquelles sont ¨¤ l'¨¦tat de sommeil, att¨¦nu¨¦, intercept¨¦ ou actif. 2.5. La perception de l'¨¦ternel, du pur, du joyeux et de l'âtman, dans l'¨¦ph¨¦m¨¨re, l'impur, le triste et le non-Soi, est appel¨¦e ignorance. 2.6.* Consid¨¦rer celui qui voit et l'instrument avec lequel il voit comme ¨¦tant un, est appel¨¦ le je-suis. 2.7.* L'attachement repose sur des exp¨¦riences agr¨¦ables. 2.8.* L'aversion repose sur le d¨¦sagr¨¦ment. 2.9.* Donc, la volont¨¦ de vivre, qui coule selon sa propre nature, croît m¨ºme dans les sages. 2.10. La forme subtile de ces causes de malheur (r¨¦acteurs subliminaux et notions de l'union) doit ¨ºtre vaincue par le processus de l'¨¦volution. 2.11. La forme brute (les fluctuations) doit ¨ºtre abandonn¨¦e par la pratique de la contemplation.

le m¨¦canisme de la loi karmique

2.12. Les causes de malheur sont la racine du d¨¦positaire d'action, ce qui peut ¨ºtre v¨¦cu dans cette vie ou dans une prochaine incarnation. 2.13. Il y a, dans la mesure ou la racine existe, des r¨¦sultats de ceci : naissance, dur¨¦e de vie et jouissance. 2.14. Elles portent les fruits du bonheur et de la peine caus¨¦s par des actions m¨¦ritoires et d¨¦m¨¦ritoires. 2.15. Les tristesses pr¨¦sentes dans la transformation continue de la Nature, dans son angoisse et dans les r¨¦acteurs subliminaux, et qui par-dessus sont dues aux conflits entre les mouvements de la Nature, tout ceci n'est rien d'autre que tristesse pour l'homme qui discerne.

le but supr¨ºme du yoga

2.16.* Ce qui doit ¨ºtre surpass¨¦ est la tristesse ¨¤ venir.

le voyant et le vu

2.17. La correlation entre le voyant et le vu est la cause qui doit ¨ºtre surpass¨¦e. 2.18. Le vu a un caract¨¨re rayonnant, actif ou inerte et il s'incarne dans des ¨¦l¨¦ments et des organes de sens, et sert ¨¤ la jouissance et ¨¤ l'¨¦mancipation. 2.19. La Nature est stratifi¨¦e en le particularis¨¦, le non-particularis¨¦, le diff¨¦renci¨¦ et le non-diff¨¦renci¨¦. 2.20. Bien que le voyant soit pur, il semble voir ¨¤ travers le mental et ses notions. 2.21. La nature de ce qui est vu est seulement telle pour ce voyant. 2.22.* Bien que ce qui est vu soit perdu pour celui qui a atteint son but, il n'est cependant pas perdu pour tous les autres. 2.23. La corr¨¦lation (entre le voyant et ce qui est vu) fait que le voyant appr¨¦hende la vraie forme du pouvoir de celui qui poss¨¨de et du poss¨¦d¨¦. 2.24. La cause de ceci est l'ignorance. 2.25. Lorsque cette ignorance disparaît, la corr¨¦lation disparaît aussi ; ceci est la cessation compl¨¨te, voir continuellement sans notion, l'esseulement.

le prajñâ est l'instrument supr¨ºme

2.26. La vision du discernement permanent est le moyen d'atteindre la cessation. 2.27. Dans le dernier stade, prajñâ en sept ¨¦tapes surgit pour celui qui a atteint ceci.

d¨¦tail de l'instrument

2.28. Par la pratique des membres du yoga et l'¨¦limination des impuret¨¦s, une luminosit¨¦ de la connaissance vraie s'installe, qui emm¨¨nera le yogin vers la vision du discernement.

les huit phases du processus d'¨¦volution

2.29. Limitations, observances, posture, maîtrise de la respiration, r¨¦traction sensorielle, concentration, contemplation et union sont les huit membres.

les limitations

2.30. Non-nuisance, v¨¦racit¨¦, ne pas voler, chastet¨¦ et d¨¦sint¨¦ressement sont les limitations. 2.31. Elles sont valables partout, ind¨¦pendamment de la naissance, du lieu, du temps et des circonstances ; elles constituent le grand voeu. 2.32. Puret¨¦, contentement, aust¨¦rit¨¦, l'¨¦tude de soi-m¨ºme et l'abandon complet en Isvara sont les observances. 2.33. Pour repousser les pens¨¦es oppos¨¦es il faut cultiver leur contraire. 2.34. Des pens¨¦es comme nuire, etc... engendr¨¦es par soi-m¨ºme, caus¨¦es ou approuv¨¦es, provenant d'avidit¨¦, de col¨¨re ou d'illusion -modestes, moyennes ou excessives- trouvent leur fin dans l'ignorance et la souffrance ; cultivez donc leurs contraires. 2.35. Tous les ¨ºtres abandonneront leur animosit¨¦ en pr¨¦sence de celui qui est fermement ¨¦tabli en non-nuisance. 2.36. Apr¨¨s s'¨ºtre fermement ¨¦tabli dans la v¨¦racit¨¦, on maîtrise l'action et son fruit. 2.37. Apr¨¨s s'¨ºtre fermement ¨¦tabli dans l'¨¦tat de ne pas voler, des joyaux apparaissent. 2.38. Apr¨¨s s'¨ºtre fermement ¨¦tabli dans l'¨¦tat de chastet¨¦, une grande vitalit¨¦ est acquise. 2.39. Apr¨¨s s'¨ºtre fermement ¨¦tabli dans l'¨¦tat de d¨¦sint¨¦ressement on connaît le pourquoi de sa ou ses naissances.

les observances

2.40. Par la puret¨¦ une distance envers son corps se cr¨¦e et le non-salissement par autrui est d¨¦sir¨¦. 2.41. Aussi la puret¨¦ du sattva, le contentement, l'¨¦tat de convergence, la victoire sur les sens et la capacit¨¦ de voir son propre âtman est atteint. 2.42. Du contentement jaillit l'atteinte d'une joie supr¨ºme. 2.43. Par l'aust¨¦rit¨¦ et parce que les impuret¨¦s disparaissent, un pouvoir sur le corps et les sens est acquis. 2.44. Par l'¨¦tude de soi, on ¨¦tablit un contact avec la divinit¨¦ choisie. 2.45. Par l'abandon complet en Isvara, l'union.

la posture

2.46. La posture doit ¨ºtre stable et agr¨¦able. 2.47. Ceci est accompagn¨¦ par la relaxation des tensions et par une coïncidence avec l'illimit¨¦. 2.48. Ainsi on ne sera pas affect¨¦ par la dualit¨¦.

la respiration

2.49. Etant ¨¦tabli dans la posture, on pratique la r¨¦tention du flux de l'inspiration et de l'expiration du souffle (appell¨¦e la maîtrise de la respiration). 2.50. La maîtrise de la respiration est ext¨¦rieure, int¨¦rieure et d'un mouvement fixe ; elle est condi-tionn¨¦e par le lieu, le temps et le nombre et peut ¨ºtre protract¨¦e ou contract¨¦e. 2.51. Un mouvement du souffle qui surpasse l'ext¨¦rieur (expiration) et l'int¨¦rieur (inspiration) est appel¨¦ 'le quatri¨¨me'. 2.52.* Ainsi la maîtrise de la respiration fait dissiper le voile couvrant l'illumination. 2.53. Le mental devient apte ¨¤ la concentration.

la r¨¦traction sensorielle

2.54. La r¨¦traction sensorielle est l'imitation de la propre forme de la conscience par les organes des sens, qui se sont retir¨¦s de leurs objects. 2.55. Ainsi l'ob¨¦issance supr¨ºme des sens surgit.

Vibhûti-Pâda (voie du pouvoir)

la contrainte : dhâranâ + dhyâna + samâdhi

3.1. La concentration fixe la conscience sur un point particulier. 3.2.* La contemplation est l'unidirectionnalit¨¦ des notions qui accompagnent l'objet de concentration. 3.3. Cette conscience, rayonnant comme l'objet de concentration -comme vid¨¦e de son essence- est l'union. 3.4. Ces trois, appliqu¨¦s sur le m¨ºme objet sont appell¨¦s contrainte. 3.5. Par la maîtrise de la contrainte, le prajñâ surgit. 3.6. Sa progression est graduelle. 3.7. Int¨¦rieure par rapport aux pr¨¦c¨¦dents. 3.8. Mais ext¨¦rieure par rapport ¨¤ l'union-sans-semence. 3.9. La transformation restrictive connect¨¦e avec la conscience dans son moment de restriction, est la subjugation des r¨¦acteurs subliminaux d'¨¦mergence et la manifestation de l'r¨¦acteur subliminal de restriction. 3.10. Le flot calme de cette conscience est atteint par des r¨¦acteurs subliminaux. 3.11. La transformation unifiante fait disparaître les objets de conscience et apparaître l'¨¦tat de convergence. 3.12. Ensuite, la condition mentale dans laquelle l'objet de conscience un moment donn¨¦ est identique ¨¤ l'objet qui surgît un moment plus tard, est appell¨¦e la transformation de l'¨¦tat de convergence. 3.13. Ainsi sont expliqu¨¦es les transformations de forme, la variation de temps et de condition, li¨¦es aux ¨¦l¨¦ments et aux sens. 3.14. Ce qui soutient la forme (la substance) est ce qui conforme au calme, ¨¤ l'actif et ¨¤ l'ind¨¦terminable. 3.15. Les diff¨¦rences dans la succession temporelle des formes de la m¨ºme substance sont la cause des diff¨¦rentes transformations.

les objets de contrainte

3.16. Par l'application de la contrainte sur les trois formes de transformation on peut atteindre la connaissance du pass¨¦ et du futur. 3.17.* Le son, l'objet et la notion pr¨¦sente dans le mental sont m¨¦lang¨¦s d'une façon confuse. Par l'application de la contrainte sur la distinction de ceux-ci, ce d¨¦sordre disparaît et on comprend la signification des sons de chaque ¨ºtre vivant. 3.18. La connaissance de la naissance ant¨¦rieure est atteinte par une perception directe des r¨¦acteurs subliminaux. 3.19.* Par la perception directe des notions d'autrui, on peut acqu¨¦rir la connaissance de leur mental. 3.20.* Mais, n'¨¦tant pas assujettis ¨¤ la contrainte, les facteurs mentaux d'autrui qui supportent ce mental ne peuvent ¨ºtre connus. 3.21. Par l'application de la contrainte sur la forme de son corps, c'est-¨¤-dire par la suspension de la capacit¨¦ d'¨ºtre perçu, le yogin devient invisible (ainsi la lumi¨¨re qui voyage de ce corps jusqu'aux yeux d'autrui est interrompue). 3.22. Le karman est de deux sortes : aigu ou diff¨¦r¨¦. Par l'application de la contrainte sur ce karman ou sur les pr¨¦sages, la connaissance du moment de la mort peut ¨ºtre atteinte. 3.23. Par l'application de la contrainte sur l'amabilit¨¦ etc, le yogin peut acqu¨¦rir les pouvoirs de cette qualit¨¦. 3.24. Par l'application de la contrainte sur la force de l'¨¦l¨¦phant, le yogin peut acqu¨¦rir celle-ci. 3.25. En focalisant le flash des activit¨¦s mentales sur un object, la connaissance des aspects subtils, cach¨¦s et lointains de celui-ci est acquise.

les objets sp¨¦cifiques de contrainte

3.26. Par la contrainte sur le soleil, on peut tout connaître concernant l'ensemble du monde. 3.27. Par la contrainte sur la lune, on peut acqu¨¦rir la connaissance des ¨¦toiles et des astres. 3.28. Par la contrainte sur l'¨¦toile polaire, on peut acqu¨¦rir la connaissance de leurs mouvements. 3.29. Par la contrainte sur le vortex ombilical, la constitution du corps peut ¨ºtre connue. 3.30. Par la contrainte sur le vortex de la gorge, le yogin peut apaiser la faim et la soif. 3.31. Par la contrainte sur la veine kûrma, le yogin peut acqu¨¦rir la stabilit¨¦. 3.32. Par la contrainte sur la luminosit¨¦ dans la t¨ºte, le yogin peut avoir la vision des ¨ºtres parfaits. 3.33. Ou, par l'¨¦clair de l'illumination tout peut ¨ºtre connu. 3.34. Par la contrainte sur le coeur, le yogin comprend la nature de la conscience.

la cause de l'ignorance & la connaissance du purusa.

3.35.* L'exp¨¦rience est le r¨¦sultat de la connaissance du purusa et du sattva -qui sont absolument diff¨¦rents- comme non-diff¨¦rents. La connaissance du purusa peut ¨ºtre acquise en effectuant la contrainte sur le but propre du purusa. 3.36. Ainsi naît l'¨¦clair de l'illumination dans l'ouïe, le toucher, la vue, le goût et l'odorat. 3.37. Ceci sont des obstacles ¨¤ l'union mais des acquis dans l'¨¦tat de veille.

les pouvoirs acquis par la contrainte

3.38.* En affaiblissant la cause de l'attachement ¨¤ son corps et par l'exp¨¦rience du passage pour se d¨¦gager du corps dense, le corps subtil peut entrer dans le corps d'autrui. 3.39. Par la maîtrise du prâna qui va vers le haut, le yogin peut rester non-affect¨¦ par l'eau, la boue, les ¨¦pines, etc. et se mettre en l¨¦vitation. 3.40. Par la maîtrise du prâna du milieu, il peut acqu¨¦rir le resplendissement. 3.41. Par la contrainte sur la relation entre l'oreille et l'¨¦ther, l'oreille divine est acquise. 3.42. Par la contrainte sur la relation entre le corps et l'¨¦ther et aussi en se concentrant sur les objets l¨¦gers tels que le coton, il peut se d¨¦placer dans l'¨¦ther. 3.43.* Une fluctuation ext¨¦rieure et non-imaginaire est le 'grand incorporel' d'o¨´ provient la perte de la force qui voile la lumi¨¨re. 3.44. Par la contrainte sur le dense, la forme propre, le subtil, la connexit¨¦ et le dessein des objets, la victoire sur les ¨¦l¨¦ments est atteinte. 3.45. Ainsi se manifesteront des pouvoirs comme l'atomisation, la perfection du corps et l'indestructibilit¨¦ de ses parties. 3.46. Beaut¨¦, d¨¦licatesse et une force adamantine constituent la perfection du corps. 3.47. Par la contrainte sur le processus de perception, la forme propre, le je-suis, la connexit¨¦ et le dessein des objets, le yogin peut remporter la victoire sur les sens. 3.48. Ainsi il acquiert une vitesse, comme le mental, sans l'aide d'un v¨¦hicule et une maîtrise compl¨¨te de la matrice de la Nature.

l'omnipotence et l'omniscience

3.49. Celui qui connaît la diff¨¦rence entre le purusa et le sattva de la conscience, acquiert une supr¨¦matie sur tous les ¨¦tats d'existence et l'omniscience. 3.50. A l'atteinte du d¨¦tachement de cela -par la destruction de la semence m¨ºme des afflictions- il atteint l'esseulement.

conseil ¨¤ ceux qui sont d¨¦j¨¤ tr¨¨s ¨¦volu¨¦s

3.51. Etant invit¨¦ par les ¨ºtres tr¨¨s ¨¦volu¨¦s, le yogin ne doit d¨¦velopper aucun attachement ni orgueil, car il est possible que l'inclination non-d¨¦sir¨¦e vers les plans inf¨¦rieurs de la Nature se renouvelle.

la contrainte supr¨ºme

3.52. Par la contrainte sur le moment et sa continuit¨¦, le yogin peut acqu¨¦rir la connaissance issue du discernement. 3.53. Ainsi ¨¦merge la conscience-de-diff¨¦rence entre des similaires qui normalement ne peuvent pas ¨ºtre distingu¨¦s ¨¤ cause de l'ind¨¦terminabilit¨¦ des distinctions entre esp¨¨ce, apparence et position. 3.54. La conscience issue du discernement est le 'd¨¦livreur', omni-objectif, omni-temporel et sans s¨¦quence. 3.55. Ainsi, avec la puret¨¦ ¨¦gale entre le sattva et le purusa, l'esseulement est ¨¦tabli.

Kaivalya-Pâda (voie de l'esseulement)

les causes possibles de la r¨¦alisation

4.1. Les pouvoirs sont le r¨¦sultat de naissance, de plantes, de mantra, d'asc¨¨se ou d'union.

la m¨¦tapsychologie de l'¨¦volution consciente

4.2. La transformation en une autre esp¨¨ce est possible grâce ¨¤ la superabondance de la Nature. 4.3.* La cause sans but n'initie pas la Nature, mais, comme un laboureur, distingue les choix. 4.4.* La conscience individuelle proc¨¨de du je-suis unique. 4.5.* Bien que les consciences individuelles soient occup¨¦es avec des activit¨¦s distinctes, cette conscience unique est ¨¤ l'origine de toutes les autres. 4.6. Parmi les consciences individuelles, la conscience n¨¦e de la contemplation est d¨¦nu¨¦e de d¨¦pôt subliminal.

les effets karmiques de l'¨¦volution yogique

4.7. Le karman du yogin n'est ni noir ni blanc, tandis que celui des autres comprend trois sortes. 4.8. Donc, seulement suivant les r¨¦sultats de leur karman, apparaissent les traits subliminaux correspondants. 4.9. Grâce ¨¤ l'uniformit¨¦ entre la m¨¦moire profonde et les r¨¦acteurs subliminaux, une relation causale entre la manifestation de l'r¨¦acteur et la cause existe, m¨ºme si cause et effet sont ¨¦loign¨¦s par espace, temps et naissance. 4.10. Ils sont sans commencement ¨¤ cause de la perp¨¦tuit¨¦ de la volont¨¦ primordiale, inh¨¦rente ¨¤ la Nature. 4.11. En raison de la liaison entre les traits subliminaux avec cause, fruit, substrat et support, la non-occurence de ceux-ci implique la non-occurence des traits subliminaux.

le temps, existe-t-il ?

4.12. Le pass¨¦ et le futur existent en soi ¨¤ cause des diff¨¦rences entre les chemins des formes. 4.13. Ces formes de la Nature sont diff¨¦renci¨¦es ou subtiles et ont la nature des gunas.

les objets, existent-ils ?

4.14. Un objet s'objective parce que la transformation des gunas est homog¨¨ne. 4.15. En vue de la multiplicit¨¦ de la conscience par rapport ¨¤ l'unicit¨¦ d'un objet perçu, les objets appartiennent ¨¤ des niveaux s¨¦par¨¦s de la Nature. 4.16. Et l'objet ne d¨¦pend pas d'une seule conscience ; cela ne peut ¨ºtre prouv¨¦ ; et (s'il en ¨¦tait autrement) qu'en adviendrait-il ? 4.17. Un objet est connu ou pas, en raison de la coloration acquise par la conscience de cet objet.

le purusa

4.18.* Le purusa n'est pas le r¨¦sultat de cons¨¦quences et donc toutes les fluctuations de la conscience lui sont connues. 4.19. Cette conscience n'est pas lumineuse d'elle-m¨ºme, car elle est le perçu. 4.20.* La compr¨¦hension des deux n'est donc pas possible en m¨ºme temps. 4.21.* Si la conscience peut percevoir une autre conscience on n'en finit jamais, ce qui rend la m¨¦moire confuse. 4.22. Quand la conscience immuable assume la forme de cette conscience, l'exp¨¦rience de ses propres actes cognitifs est possible. 4.23. Color¨¦e par le voyant et le vu, la conscience peut voir tous les objets. 4.24.* Etant limit¨¦e ¨¤ des activit¨¦s de collaboration, la conscience, teint¨¦e par les r¨¦acteurs subliminaux, a n¨¦anmoins son propre but pour les autres.

les r¨¦alis¨¦s

4.25.* Pour celui qui voit la distinction, une discontinuation de la projection du non-Soi surgit.
le r¨¦alis¨¦ atteint l'union-sans-semence

4.26. Puis en acqu¨¦rant le discernement, la conscience s'incline vers l'esseulement. 4.27. D'autres notions nouvelles provenant des r¨¦acteurs subliminaux peuvent apparaître dans les interstices de cette conscience ¨¦voluante. 4.28. Leur cessation doit ¨ºtre envisag¨¦e comme il a ¨¦t¨¦ dit concernant les causes de malheur.

le r¨¦alis¨¦ qui va au-del¨¤ de la Nature

4.29. L'union d¨¦sign¨¦e comme le 'nuage du dharma' est atteinte par le yogin qui -par la vision du discernement- reste toujours non-attach¨¦, m¨ºme dans l'¨¦tat d'¨¦l¨¦vation supr¨ºme. 4.30. Par ce fait, les causes de malheur et le karman ne sont plus. 4.31. Puis, ¨¦tant lib¨¦r¨¦ du recouvrement de l'imperfection, il reste tr¨¨s peu de choses ¨¤ connaître du fait que la connaissance qui en r¨¦sulte est infinie.

l'exit final du domaine de la Nature

4.32.* Ensuite vient la fin des s¨¦quences dans les transformations des gunas, qui ont atteint leur but. 4.33. Par s¨¦quence, on entend ce qui est correlatif au moment du temps, connu au point final d'une transformation particuli¨¨re.

l'ultime des ultimes

4.34. Le processus d'¨¦volution des gunas devenu inutile au purusa s'appelle esseulement ; ceci est l'¨¦tablisement du pouvoir de la conscience dans sa propre forme.